December 22, 2020: Épidémies: vrais dangers et fausses alertes [Rao20]

Avant-propos

• p.8: vraies nouvelles épidémies qui font des morts: choléra, typhus, Clostridium difficile. Fausses nouvelles épidémies: deux grippes aviaires, SARS et MERS coronavirus, Ebola, anthrax, variole, chikungunya, Zika: 4 morts par an en 20 ans. Epidémies moyennes: H1N1 (comme la grippe), et peut-être vache folle.
• p.10: dangerosité des nouvelles épidémie gonflée par internet, et encore plus par les médias les plus main stream (Guardian, New York Times). Idem p.26, pour le terrorisme: deux fois moins d’exagération par Google que par le NY Times et Guardian.
• p.11: tuberculose, sida et paludisme ne cessent de diminuer en mortalité. Pour le paludisme: moustiquaire et extrait de plante chinois (JSA: probablement il parle de l’artemisine, extrait de l’Artemisia Annua). Mais la tuberculose fait encore 1.2 millions de morts par an dans le monde.
• p.12: pneumonie en baisse (vaccination pneumocoque); la seule vraie maladie émergente est Clostridium Difficile, dont les médias ne parlent pas.

Le charbon: une fausse épidémie pour propager la peur du bioterrorisme

• p.16: accord contre les armes biologiques en 1972; pourtant cela a continué puisqu’il y a eu deux épisodes d’infections non naturelles issues de laboratoires militaires, avec le bacille du charbon: "[…] cela déboucha, en 1972, sur un accord international d’abandon des armes biologiques. Depuis cette époque, plus personne n’était censé, après avoir signé cet accord, préparer des armes biologiques. En pratique, pourtant, il y eut encore deux épisodes d’infections non naturelles, issus de laboratoires militaires, avec le bacille du charbon.". 1979: Ekaterinbourg (Russie): 100 morts, reconnus par Boris Eltsine. 2001: 5 morts; l’origine était un ancien employé de Fort Detrick (qui s’est suicidé avant son procès — JSA: ou "fut suicidé"?). La peur de ce bacille du charbon et du bioterrorisme ont entraîné la commande de quonolones et ciprofloxacine par les USA, très chers, alors que des antibiotiques peu chers auraient pu faire l’affaire; la France a fait de même (p.25): influence considérable des laboratoires pour gagner de l’argent: "Ce choix n’était absolument pas basé sur l’usage, cette maladie étant parfaitement traitable avec des antibiotiques simples comme la pénicilline ou la doxycycline, dont le coût était déjà négligeable, mais basé sur un choix expérimental qui n’avait jamais fait démonstration de son efficacité chez l’Homme. Quoi qu’il en soit, les États-Unis ont commandé des tonnes de ciprofloxacine, stockées dans différents dépôts du pays pour faire face à cette menace bioterroriste, et la France a suivi cette stratégie pour un coût absolument considérable. J’avais pourtant soumis mon point de vue au ministre en rédigeant un prérapport en 2002: il n’y avait aucune raison de constituer des stocks de ciprofloxacine à cette époque. Mon hypothèse est que l’influence des laboratoires avait été considérable et que la France avait suivi, comme souvent, les recommandations du Center for Disease Control sans les réanalyser." JSA: donc le Remdesivir de Gilead n’est qu’une répétition de l’histoire.
• p.20: informations "grises" i.e. douteuses, venant des sphères politiques (comme Kouchner, ou Colin Powell).
• p.22: vaccination contre la variole de militaires américains: 100 morts: "Cette vaccination [contre la variole] est assez mal tolérée, mais l’Etat américain a estimé que l’on devait la faire compte tenu du risque encouru (qui, de fait, n’a jamais existé). Il a donc fait vacciner son personnel militaire. Résultat: une centaine de morts causées par une complication jusqu’alors inconnue, une inflammation du coeur survenue chez des sujets jeunes vaccinés pour la première fois. Ainsi l’armée américaine a tué une centaine de membres de son personnel sur un simple fantasme de film d’horreur."

Une vraie crise sanitaire négligée: la canicule de 2003

• p.27: même pour bactéries banales, "délire administratif" interdisant de les séquencer, et Raoult n’a pas pu faire changer la donne, y compris avec le directeur de l’Institut Pasteur Christian Bréchot.
• p.29ff: pour repérer épidémies: (i) surveillance des données de mortalité par tranche d’âge et par zone, proposée par Raoult: mais les données ne sont pas disponibles (seulement un an et demi après), et l’INSERM est d’ailleurs ainsi passé à côté de toutes les surcauses de mortalité, pendant 30 ans. (ii) consommation de médicaments anormale; mais le rapport de Raoult ne plaît pas à Mattei, comme quoi "ce rapport le mettrait en danger" (et à la suite de ça, il demande des modifications mineures!).
• p.32: en 1983: épidémie de fièvre à 42°C chez des patients âgés: des coups de chaleur. Les médecins mettent du temps à comprendre.
• p.33: maintenant on a enfin accès aux morts de manière hebdomadaire (JSA: si je comprends bien). Mattei a remercié Raoult publiquement.

Le chikungunya: l’utilité de la pharmacosurveillance et la disproportion des alertes lancées en France

• p.35: le sida: découvert parce qu’on a vu l’augmentation de la consommation de Lomidine en Californie, qui sert pour une infection respiratoire à un champignon, possible uniquement chez les immunodéprimés. Donc cela suggère à Raoult de proposer la pharmacosurveillance en France; mais la demande n’est pas prise en considération.
• p.37: la chikungunya n’a pas tué, mais le doliprane pour calmer les douleurs aux articulations, car il détruit le foie.
• p.38: tous les étés, alerte sur le chikungunya, mais il n’a tué personne en France métropolitaine.

Folie Ebola, peste et fièvres hémorragiques

• p.40: le virus Marburg comme le virus Ebola: importance exagérée, peu contagieux, uniquement par contact (donc pas besoin de scaphandre). Mais les chimpanzés ont été très atteints. Peut venir des chauve-souris. p.42: plus de morts par rougeole et paludisme.
• p.42: soignants tués par villageois car ceux-ci pensaient que les premiers allaient les exterminer comme dans le film "Alerte".
• p.43: diagnostic des maladies du passé en utilisant la pulpe dentaire, en particulier la grande peste de 1720. p.47: 17 ans pour que la méthode soit reconnue par les pairs. Au départ la BBC est venue filmer et conclure que Raoult et son équipe avaient tout faux.
• p.47: une étude publiée dans Nature qui utilise la même méthode que Raoult (pulpe dentaire) sans citer Raoult.

Les infections respiratoires. Le SARS: une panique disproportionnée. Et la grippe: une grande méconnaissance du traitement adéquat

• p.56: SARS de 2003 prévu par Raoult dans son rapport: vu comme un prophète au ministère, qui a besoin de prophéties. Il disparaît aussi en 2003 sans qu’on sache pourquoi.
• p.57: les enfants transmettent plus la grippe. JSA: contrairement au COVID-19, d’après Raoult, et confirmé plus tard par l’institut Pasteur, relayé par France Info, sans citer Raoult bien sûr.
• p.59: grippe espagnole: 97% des morts dus à une surinfection bactérienne, tout comme pour la rougeole. p.64: donc la grippe ne fera probablement plus jamais autant de morts que dans le passé.
• p.63: plus un ouvrage a un titre qui fait peur, plus il se vend!

La grippe aviaire: une maladie fantasmatique

• p.66: virus de la grippe: virus ARN, très variable.
• p.67: besoin d’hôte intermédiaire.
• p.68: la grippe aviaire tue les embryons, donc on ne peut fabriquer le vaccin contre la grippe en utilisant des oeufs embryonnés: utilisation sur cultures cellulaires au rendement plus faible et coût plus élevé. Addition d’adjuvants car peu immunisant (qui sont douloureux dans le cas de H1N1).
• p.70: "OMS pyromane de la planète sur les épidémies" "pas composée d’experts mais de réprésentants de toutes les nations du monde".
• p.73: financement de l’Europe et les USA: tout est bon pour en profiter.

La crise H1N1

• p.76: commence en été, pour une raison inconnue.
• p.77: Etat qui se passe des médecins généralistesles, une première.
• p.78: contrairement à grippe aviaire, le virus pouvait être cultivé sur des oeufs embryonnés à bon marché, contrairement à grippe aviaire (cf p.68), mais cela permet de vendre le vaccin plus cher.
• p.79: bureaucrate qui dit à Raoult qu’il sait très bien quoi faire.
• p.80: assemblée d’incompétents, qui disent oui sans savoir.
• p.83: H1N1 qui s’arrête juste avant Noël.
• p.86: narcolepsie due au vaccin H1N1, découverte par un médecin finlandais: "Comme souvent, les découvertes sont faites par des individus curieux, plus que par des masses".
• p.88: plus de 60 ans immunisés, car H1N1 avait circulé dans les années 70.

Les coronavirus

• p.93: baboins qui adoptent des chiens pour monter la garde.
• p.94: conditions climatiques essentielles pour la transmission.
• p.99: crachat chinois pour transmettre virus.
• p.100: les coronavirus remplacent Ebola dans l’imaginaire collectif.
• p.107: GILEAD favorisé et chloroquine interdite aux médecins. Conseil de l’ordre qui ne se bat pas pour la liberté de prescrire des médecins.

Le virus Zika

• p.114: provoque le syndrome de Guillain-Barré (paralysie), microcéphalie,
• p.117: "trouver une solution simple avec un médicament ancien pour un problème nouveau est quelque chose qui est difficilement envisageable dans nos sociétés"

Les maladies infectieuses en France et dans le Monde

• p.121: résistance aux antibiotiques: vision moins dramatique que les grands médias (JSA: cf documentaire Thema ARTE sur le sujet, avec l’interview de Raoult à la fin).
• p.122: en France, ce sont les bactéries qui tuent le plus; en particulier Clostridium Difficile dont personne ne parle; une solution: greffe d’excréments, chances de guérison de 90%. Mais (p.125), aussi le champignon Candida (30 morts par an à Marseille).
• p.126: méningite: seulement un mort par an à Marseille. Donc Candida bien plus tueur!

Les épidémies oubliées et négligées: choléra et typhus

• p.131: choléra présent dans l’eau de mer, une des seules. Mais transmis par eau usée mal retraitée: p.133.
• p.130ff: soldats du Népal qui contaminent en choléra Haïti: 10 000 morts. L’ONU et l’OMS ont admis leur responsabilité.
• p.136: typhus transmis par les poux; on peut rechuter (comme zona rechute de la varicelle).
• p.139: Raoult a traité typhus au Burundi avec doxycycline.
• p.140: "Ainsi, ça n’est pas le nombre, ni l’endroit, ni même le microbe qui fait le succès médiatique, mais d’autres raisons qui ne sont pas nécessairement faciles à comprendre."
• p.141: 30% des soldats de Napoléon morts du typhus transmis par les poux.

Les nouveaux vaccins et les futurs vaccins: fantasmes ou réalité?

• p.145: "Ainsi, sur le site de l’OMS — et tout le monde peut le vérifier —, si l’on regarde les vaccins qui sont actuellement disponibles, on peut voir que seraient disponibles un vaccin contre le paludisme et un autre contre l’hépatite E. On croit rêver! […] Ces vaccins consistent à injecter le microbe vivant par voie intraveineuse trois fois de suite, tout en prescrivant au patient, à chaque fois, un traitement contre le paludisme dans la période asymptomatique. La durée de la protection est inférieure à un an."
• p.146: dengue avec vaccin plus dangereuse que sans!

De la prédiction à la prophétie

• p.150: "Les nouveaux prophètes sont les mathématiciens comme les anciens prophètes étaient les astronomes qui avaient dérivé de l’astronomie à l’astrologie".
• p.153: "Les journalistes ont, par nature, une sensibilité extrême à l’information nouvelle, c’est leur métier. Les scientifiques ont le désir que l’on parle de leur domaine de recherche, c’est bien naturel. L’ennui, c’est que les décideurs ou les politiques ont un mode de réflexion qui est trop proche de celui des médias, et trop attaché aux effets immédiats."
• p.154: "Il est possible que les réseaux sociaux jouent un jour le rôle d’un cinquième pouvoir, un autre pouvoir qui obligera les décideurs à tenir compte d’informations alternatives."

Naissances et expansion des maladies émergentes

• p.155f: "Les maladies infectieuses témoignent de nos interactions avec notre écosystème. Les maladies infectieuses sont entièrement écologiques. Notre corps abrite plus de bactéries que de cellules humaines, dix fois plus de virus que de bactéries, plus d’autres microbes appelés Archae, plus des champignons et encore un nouveau groupe de microbes qui étaient encore inconnu avant le XXIe siècle: des minimicrobes dont le rôle chez l’homme n’est pas encore défini mais qui représentent de 20 à 40% des microbes à la surface de la Terre. […] Nous vivons dans un état de guerre civile permanent où le vivant se bat contre le vivant."
• p.159: une épizootie peut se transformer en zoonose qui transmissible à l’homme; et la rupture de la barrière de l’espèce peut intervenir, la rendant transmissible d’homme à homme.
• p.161: importance du traitement des eaux usées.
• p.162: "Par ailleurs, il n’est pas facile d’expliquer aux gens, dont la vision du monde est réduite à la taille d’un jeu vidéo, la complexité de l’évolution d’une maladie quand celle-ci est liée à des modifications de l’écosystème."

Conclusion

• p.168: "Dans nos sociétés, il existe des rôles différents: rôle de ceux qui font de la recherche ou découvrent des choses, rôle de ceux qui gèrent, rôle de ceux qui transportent l’information.". JSA: respectivement: obscure worker (cf Jacques Harthong), manager, et quatrième pouvoir.
• p.170: mention du roman Simulacres de Philip K. Dick: "la réalité digitale n’a plus aucun lien avec la réalité physico-chimique". JSA: c’est qu’il faut trouver le juste milieu: la simulation cela peut être bien, le simulacre, non.
• p.172: "[…] des réseaux sociaux, des podcasts, dans lesquels les gens peuvent s’exprimer par eux-mêmes et non pas dans un temps et dans un cadre qui seraient imposés de l’extérieur. Bien sûr, il y aura toujours de tout sur les réseaux sociaux. Il faudra séparer le bon grain de l’ivraie, mais l’innovation réelle sera là. Sur le plan scientifique, cette nouvelle ère, qui détermine un combat entre deux mécanismes de communication (les médias et les réseaux sociaux) va amener une plus grande liberté et une plus grande diversité dans les opinions."
• p.172f: "D’ores et déjà, ceux qui connaissent plusieurs langues peuvent avoir des surprises importantes en consultant l’encyclopédie Wikipédia en français puis en anglais, où parfois on a l’impression qu’on ne parle pas de la même chose, ce qui traduit des différences culturelles et idéologiques."